Développement durable
Mobilité douce : définition et transformation des entreprises en 2025
En 2025, les modes de déplacement professionnels connaissent une transformation majeure. Selon le Ministère de la Transition écologique, les trajets domicile-travail représentent 4 % des émissions de de gaz à effet de serre par an. Face à ce constat, l'alternative à la voiture individuelle s'impose comme une solution stratégique, alors que les solutions en libre-service révolutionnent la mobilité durable.
Pour les organisations gérant des flottes importantes, l'enjeu est double : réduire la pollution tout en optimisant l'efficacité.
Comprendre la mobilité douce en entreprise en 2025
La mobilité douce désigne l’ensemble des modes de déplacement qui ont un faible impact environnemental, tant en termes d’émissions de gaz à effet de serre que de nuisances sonores ou d’occupation de l’espace urbain. En entreprise, cela concerne notamment les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels.
Parmi les modes les plus courants, on retrouve :
- la marche, adaptée aux trajets courts et très simple à mettre en œuvre ;
- le vélo, classique ou électrique, de plus en plus populaire avec les infrastructures cyclables et les aides à l’achat ;
- les trottinettes et engins motorisés individuels, souvent utilisés pour les derniers kilomètres ;
- le covoiturage, en tant que conducteur ou passager, qui permet de mutualiser les trajets ;
- les transports publics, hors abonnement, qui constituent une alternative collective pertinente.
Les entreprises ont aujourd’hui tout intérêt à s’emparer de ces enjeux. La mobilité douce leur permet de réduire leur empreinte carbone, d'améliorer la qualité de vie au travail, en réduisant le stress lié aux embouteillages et en favorisant l’activité physique, et de répondre aux attentes croissantes des collaborateurs, notamment les jeunes actifs, en quête de cohérence écologique. C'est aussi une action utile pour s’inscrire dans une démarche RSE structurée, en cohérence avec les engagements climat, tout en valorisant leur marque employeur, à l’heure où la mobilité devient un critère d’attractivité.
Forfait mobilités durables (FMD) : un levier stratégique
Le forfait mobilités durables permet à un employeur de prendre en charge, de façon facultative, les frais de transport personnel des salariés utilisant des moyens de déplacement alternatifs pour leurs trajets domicile-travail. Sont éligibles :
- les vélos personnels, y compris électriques ;
- le covoiturage, en tant que passager ou conducteur ;
- les engins de déplacement en libre-service, type trottinettes, scooters, cyclomoteurs ;
- les transports publics hors abonnement ;
- l’autopartage de véhicules à faibles émissions.
Le train, la marche à pied, les VTC ou taxis ne sont pas concernés.
Ce forfait est exonéré de cotisations sociales sous certaines conditions et peut être versé via des titres-mobilité. Il peut bénéficier à tous les statuts : CDI, CDD, intérimaires, stagiaires, apprentis, salariés à temps partiel, etc.
Mise en place du FMD : conditions et marges de manœuvre
L’instauration du FMD peut se faire par accord d’entreprise, inter-entreprises ou de branche ; ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur, après consultation du CSE.
Aucune obligation légale de montant minimal ou maximal n’est imposée. Le FMD peut aussi s’articuler avec une prime carburant, selon les modalités prévues dans l’accord collectif.
Pour les salariés à temps partiel, la prise en charge est ajustée en fonction du nombre d’heures travaillées.
Pourquoi les employeurs ont tout intérêt à le proposer ?
Au-delà de l’impact environnemental, le FMD est un outil RH puissant. Il permet de :
- renforcer la fidélisation des collaborateurs ;
- améliorer l’image employeur auprès des candidats ;
- réduire les coûts logistiques liés à la gestion des parkings ou des flottes automobiles ;
- offrir une alternative souple et fiscalement avantageuse au remboursement de frais kilométriques.
Chiffres et tendances 2025 : où en est-on vraiment ?
En 2025, 74 % des actifs utilisent encore la voiture pour leurs trajets domicile-travail, soit environ 18,1 millions de personnes. Même pour les distances inférieures à 5 km, la voiture reste utilisée dans 60 % des cas, entraînant une surconsommation de carburant et une pollution disproportionnée.
Les modes de transport doux ne représentent que 8 % des trajets domicile-travail (6 % à pied, 2 % à vélo). Pourtant, leur potentiel est immense, notamment sur les trajets courts. Chez les jeunes actifs (19-34 ans), on observe un rééquilibrage progressif en faveur des transports publics, de la marche, et surtout du vélo à assistance électrique, soutenu par les aides locales.
Les subventions des collectivités (aides à l’achat de vélos électriques, mise en place de pistes cyclables, stationnement sécurisé) et les dispositifs comme le FMD participent à un changement culturel progressif. Les entreprises ont tout à gagner à s’aligner sur ces politiques incitatives.
Comment les entreprises peuvent faire bouger les lignes
La transformation commence par la sensibilisation des collaborateurs. Cela passe par :
- des ateliers de formation à l’écomobilité ;
- la mise à disposition de parkings vélos sécurisés, vestiaires, ou douches ;
- la valorisation du temps de déplacement doux, via des incitations concrètes.
Réinventer la politique de déplacements professionnels ne s’agit pas uniquement des trajets domicile-travail. Les entreprises peuvent aussi réduire leur flotte automobile, favoriser l’autopartage et les déplacements en train sur les longues distances, et privilégier les réunions à distance lorsque c’est possible. Pour y parvenir, impliquer les salariés est une condition de réussite. Cela peut passer par une enquête interne sur les habitudes de déplacement, un bilan carbone mobilité, la co-construction d’un plan de mobilité entreprise avec des représentants du personnel.
La transformation des usages de mobilité en entreprise est en marche, mais elle nécessite encore un engagement fort de la part des employeurs. En s'appuyant sur des dispositifs tels que le forfait mobilités durables, en repensant leur flotte et en encourageant les mobilités alternatives, les organisations peuvent réduire leur impact environnemental, améliorer le bien-être au travail, et répondre aux attentes d’une nouvelle génération de talents.
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